Les résonances culturelles

La musique revêt peu à peu ses habits d'essentialité et c'est heureux.

 

Comment imaginer qu'elle se suffise à être barricadée derrière la grille des écrans ? La musique vaut par ceux qui la font et par ceux qui l'écoutent. Et l'écoute n'est pas sans besoin de proximité physique car le son est vibration. Aujourd'hui, plus que jamais, la quête du bonheur fait sens ; bonheur de l'instant, bonheur de la présence de l'autre, et enfin bonheur de l'oeuvre placée sur le pupitre, propre à faire naître l'empathie entre ceux qui l'interprètent et ceux qui l'entendent. Car partager avec celui ou celle qui vient pour écouter est déjà un miracle.

Alors, lorsque le musicien va à celui ou celle qui n'écoute que très peu ou qui ne peut se déplacer pour venir écouter, un espace s'ouvre, nourri de complicité particulière, de gratitude, et même parfois, de retour à l'estime de soi, donc de l'autre.

La musique peut exister n'importe où et n'importe quand, prompte à honorer pleinement sa mission de faire grandir dans le même temps et conjointement, ceux qui la font et ceux qui l'écoutent, confirmant la pertinence suprême de l'acte de chanter ou de jouer pour respirer l'air sans cesse renouvelé par la beauté agissante. La musique est un trésor. Puisse son écrin s'élargir à tous ceux qui comptent sur elle pour mieux vivre, revivre ou survivre.

 

Nicole Corti