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Messe en si mineur

« Nicole Corti a choisi une formation mixte, qui permettra d’entendre pour la première fois quelques approches interprétatives, différenciées en fonction de la musique »

En complicité avec le musicologue Gilles Cantagrel, Nicole Corti propose une version inédite de la Messe en si mineur, fidèle à l’intention première de Bach : mettre la musique au service du texte.

 

 

 


La Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach vu par :
Gilles Cantagrel
Musicologue

Aussi célèbre qu’elle soit devenue aujourd’hui, œuvre emblématique de la pensée de Bach, la Messe en si demeure entourée de mystères.
En si ? Non, puisque cinq seulement de ses 27 morceaux sont en si mineur. Mais c’est surtout sa composition et sa destination qui ne cessent de poser des énigmes, depuis bientôt trois siècles. Et cette oeuvre que l’on croit connaître garde aujourd’hui tous ses secrets.
Messe catholique ? Mais tout autant luthérienne, selon les préceptes mêmes du Réformateur. Le luthérien Bach pouvait très bien traiter les mots « catholicam ecclesiam » , puisqu’ils ont été donnés par le premier concile de l’histoire, au quatrième siècle, à l’aube du christianisme. Catholique ne veut rien dire d’autre qu’universel, et Luther, qui tenait vivement aux articles de la foi, y attachait grand prix. Mais pourquoi à ce point gigantesque, impossible à faire entendre lors d’un service religieux, qu’il soit luthérien ou catholique ? Mystère.
Cette Messe, Bach l’a constituée à deux époques différentes : 1733 pour le d but, Kyrie et Gloria, et toute la suite en 1749. Pour l’essentiel, il a repris des morceaux composés antérieurement. C’est à la toute fin de sa vie qu’il s’attache à constituer ce monument qu’il a peiné à achever, du fait de sa vue déclinante… Mais pourquoi ? Serait-ce le fruit d’une commande ? Et de qui ? Mystère, toujours.
À examiner l’une après l’autre les différentes pages de cette étonnante mosaïque, on constate que la composition du plus ancien de ses morceaux remonte à 1714, et qu’il a été remanié trente-cinq ans plus tard avant de venir côtoyer les plus récemment composés. Ainsi donc, Bach paraît avoir eu constamment à l’esprit la totalité de son oeuvre, dans un éternel présent. Ce qui devait lui permettre d’ajuster au plus près sa musique au sens des paroles. L’essentiel est là, qui dicte la moindre des nuances d’interprétation. Tous ces questionnements ne cessent de poser bien des problèmes aux exécutants de cette oeuvre composite. Quelle option choisir, quant aux instruments et aux voix ? Certains interprètes en tiennent encore pour des masses puissantes, d’autres les réduisent au strict minimum…
Y a-t-il une vérité entre les deux ? Mais existe-t-il seulement une vérité, l’oeuvre n’ayant jamais été exécutée en son entier du temps de Bach, et pas avant 1834. La musicologie ne pouvant répondre à ces questions, c’est aux interprètes qu’il revient de décider en fonction de ce que l’on sait aujourd’hui des pratiques d’exécution du XVIIIe siècle. Et voici une solution. Nicole Corti a choisi une formation mixte, qui permettra d’entendre pour la première fois quelques approches interprétatives, différenciées en fonction de la musique. En toute logique : depuis le tutti vocal et instrumental pour les morceaux d’un écriture plus dense et l’expression d’articles de foi plus solennels et collectifs, jusqu’au des dispositifs allégés quand il s’agit de l’expression personnelle du croyant. Il n’est pas douteux que les enchaînements des morceaux de la Messe doivent y gagner en contraste et en expressivité, et le texte chanté, même, y gagner en intelligibilité et en signification spirituelle.

Programme

Jean-Sébastien Bach (1685-1750)
Messe en si mineur BWV 232

 

Distribution

Hélène Walter, Clarisse Dalles Sopranos
Lucile Richardot Alto
Vincent Lièvre-Picard Ténor
Florian Hille Basse

Spirito
Sopranos 1 Magali Perol-Dumora, Jeanne Bernier, Lucie Minaudier
Sopranos 2  Élodie Bou, Sophie Marchand, Alice Ungerer
Contre-ténors Christophe Baska, Léo Fernique, Benjamin Lunetta
Ténors Eymeric Mosca, Jean-Noël Poggiali, Marc Scaramozzino
Basses Luc Dhenin, Jean-Baptiste Dumora, Valentin Jansen, Rafael Galaz

Orchestre
Violon solo Giovanni Radivo
Violons 1 Véronique Bouilloux, Sayaka Shinoda
Violons 2 André Costa, Hélène Lacroix
Altos Fanny Goubault, Aurélie Métivier
Violoncelle Sacha Dessandier-Volkoff, Vérène Westphal
Contrebasse Michaël Chanu
Continuo Anne-Catherine Vinay
Flûtes Élodie Virot, Patrick Rudant
Hautbois Mathieu Loux, Renata Duarte, Étienne Parize
Basson Florian Gazagne, Isaure Lavergne
Trompettes Guy Estimbre, Cyril Perrier, Amélie Pialoux
Cor Serge Desautels
Percussions Laurent Mariusse

Nicole Corti Direction

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Philippe Lesage Conférencier

Horaires
samedi 18 septembre 2021 - 14h30
CONFÉRENCE / Ambronay (01)
Salle polyvalente
samedi 18 septembre 2021 - 17h00
Ambronay (01)
Abbatiale, festival d'Ambronay

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